Un derby sous haute tension

Ce dimanche 13 octobre après-midi, les usagers de la route de Moya ne pouvaient circuler sans passer par la case contrôle. En effet, trois points de contrôle étaient mis en place. Les évènements de la veille ont poussé les forces de l’ordre à marquer leur empreinte sur le terrain et à faire savoir que l’État est bien présent.

Des affrontements entre bandes de jeunes ont terrorisé la population de la Petite-Terre et plus particulièrement celle de Pamandzi où des jeunes mineurs et néanmoins délinquants de Labattoir y étaient partis faire leur loi munis d’armes de tous genres. Il faut préciser que la manière de faire et surtout l’âge des agresseurs ont choqué. Avaient-ils choisi le bon moment pour s’affronter et faire annuler ou reporter la tenue de ce match ? Juste la veille d’un derby entre les Vautours de Labattoir contre Rapides Éclairs, son voisin de Pamandzi.

Des voix avaient demandé son report. Les deux municipalités s’étaient réunies et ont essayé de trouver une solution. C’est donc sous très forte présence de forces de l’ordre que logiquement le match fut maintenu. Les derbys ont toujours un air particulier et attire du monde. Même ceux qui n’ont pas l’habitude de venir regarder un match régulièrement : « le contexte m’a poussé jusqu’ici, d’une part parce que c’est un derby, et d’autre part parce que je voulais surtout voir la nouvelle équipe des verts » nous racontait un ancien fidèle supporteur des Vautours.

Quelques nouvelles têtes dans les rangs des locaux qui se présentaient en blanc, en plus du retour de Henry. Mado, le nouvel entraineur, était aux abonnés absent sur le banc de touche. Ce jeune Labattoirien, rentré pour les vacances, n’a reconnu d’ailleurs que « Henry et Nassim. Les autres, je ne les connais pas. Ça change. » disait il.

Les visiteurs, eux, étaient en rouge. La voix était donnée par la trentaine de gamins qui s’était regroupée sur les gradins. Les plus sages diront que c’est cette bande qui est à l’origine des affrontements de la nuit dernière et qu’ils sont là pour provoquer les forces mobiles. Le match s’est engagé et c’est les rouges qui prenaient les manettes. Ils enfilaient les paniers sous les brouhahas des petits supporteurs du soir. Baoudji, qui prend plus place sur le banc que sur le terrain, procédait à des changements d’hommes. L’effet s’est fait sentir puisqu’à la mi-temps, les locaux menaient 36-30.

A la reprise, c’était les rouges qui déroulaient et gardaient toujours l’avance. Dans le sport, l’expérience est un homme en plus. Les verts nous l’ont encore prouvé dans les dernières minutes du dernier quart temps et s’imposeront 71-66. Nous noterons qu’avant la fin du match, nos petites voix sont parties vers l’intersection de Moya Shop, sous le regard des gendarmes. Aucun débordement n’a été enregistré après ce beau match. Bel état d’esprit des deux côtés.