En novembre 2016, nous titrions à la Une de notre numéro 92 « Labattoir, sale pourquoi ? ». Nous n’avons pu vous apporter plus d’éléments que le constat dressé dans notre article car l’entretien prévu avec le vice-président et délégué communal u Sidevam n’a jamais eu lieu et ce n’est pas faute de relances. Allez donc savoir pourquoi.
Mais depuis et compte-tenu des nombreuses grognes sociales que connait l’île, moult sont les fois où la collecte des ordures ménagères ne se fait pas dans la commune car les bennes du quai de transfert des Badamiers pleines et les barrages empêchant les camions-remorques de traverser. Résultat des courses : une ville sale bien loin des récompenses de la ville accueillante, ville fleurie ou encore la Marianne d’Or du développement pour les efforts fournis en faveur de l’environnement.
Faut-il rappeler que depuis le 1er janvier 2014, fiscalité de droit commun oblige, nous sommes assujettis à la taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères ? En somme, nous payons pour un service qui est loin d’être à la hauteur sans parler des risques de santé publique encourus. Tout homme normalement constitué a tendance à quitter tout prestataire de services qui ne remplit pas sa part du contrat. Je vous dis pas le nombre de fois où j’ai changé d’opérateurs parce que ces derniers ne satisfaisaient pas mes attentes et exigences… Mais ne nous égarons pas ! Pour en revenir à nos moutons, je pense que personne ne me jettera la première pierre si j’affirme que la situation reste inchangée même en temps normal. Les ordures s’entassent et débordent des bacs-poubelles. Tout ça pour demander pourquoi la commune ne se retire pas de ce syndicat ?
Pour pallier aux manquements du Sidevam, il n’est pas rare de voir les agents des services techniques communaux (qui ont la charge de la propreté urbaine [À nuancer avec la collecte des ordures ménagères – ndlr]) ramasser les tas d’ordures laissés un peu partout, ici et là, et voici quelques jours servant d’effets de barrages pour le compte de la grève générale qui secoue l’île depuis plus de quatre semaines. Ces agents n’ont-ils pas mieux à faire ailleurs que de payer les pots cassés d’une prestation pour laquelle la commune débourse plus d’un million trois-cents mille euro (1 300 000€) annuellement ? Ne serait-il pas plus judicieux d’investir cet argent dans un service communal (ou intercommunal dans la mesure où, d’après nos informations, cette compétence de gestion des ordures a été transférée à la Communauté de communes de Petite-Terre) dédié à la collecte et de ne confier que le transfert vers le centre d’enfouissement de Dzoumogné au Sidevam ? Une autre solution serait de confier tout ça à une entreprise privée à l’instar de Mamoudzou. Mais là encore, cela a ses défauts et le résultat est bien visible tant visuellement qu’olfactivement. Allez donc faire un tour dans les rues de la commune chef-lieu.
Mais s’il est vrai que le sus cité syndicat est loin de remplir correctement sa part du contrat, il faut aussi dire que l’incivilité de beaucoup d’entre nous n’est pas faite pour arranger les choses non plus. Combien sont ceux qui sortent leur poubelle tout en sachant que le lendemain n’est pas jour de ramassage ? Combien sont ceux qui viennent avec leur sac-poubelle (les fameux gounis, sac de riz) et versent le contenu à même le sol parce qu’ils veulent récupérer leur sac ? Je parle en connaissance de cause pour en avoir été témoin et pas qu’une fois d’ailleurs. Ne serait-il donc pas temps de passer à la répression ? Combien de temps encore devrons-nous subir cette mise en danger de la santé d’autrui et donc de la vie d’autrui ?
Entre un Sidevam qui ne remplit pas son contrat, le manque de civisme de certains administrés et un risque avéré de santé publique (surtout en ces temps de pluie), qu’attend le premier magistrat pour réagir ?