« J’ai perdu toute l’estime que j’avais d’Inssa SOULAÏMANA ! »

Dans notre dernier, le numéro 76 de janvier 2014, nous vous parlions de la réunification du MDM dans la commune et surtout de l’entretien qu’on a eu avec Inssa SOULAÏMA, plus connu sous le pseudonyme de M’ché Lavie, dans laquelle il disait « nulle et non avenue » cette dite réunification et pointait du doigt celui qu’il considère comme étant un « traitre », j’ai nommé SIMBA Omar Satso.

Comme annoncé dans le dernier numéro, nous nous sommes entretenus avec celui qui a défrayé la chronique, celui par qui le scandale serait arrivé. C’est après une réunion avec ses nouveaux frères d’arme politique, que Satso nous a reçus au nouveau QG du MDM fraichement inauguré. Et tout de suite d’introduire par « je suis choqué et déçu car je ne pensais pas, au vu de son âge ; de son statut, des fonctions politiques qu’il a occupées dans la commune et de son travail,  que Monsieur Inssa SOULAÏMANA se rabaisserait à ce point. Aujourd’hui je ne trouve pas les mots pour qualifier son attitude. Je n’ai plus tout ce respect que j’avais à son égard, plus d’estime ».

C’est en 2012 que s’est formé ce groupe de travail (groupe qu’on a appelé groupe de M’ché Lavie) pour se mettre en ordre de combat en vue des échéances électorales de 2014. On y a alors procédé au vote d’un chef de groupe ; lequel chef serait aussi la tête de liste. Au sortir des votes, c’est Satso qui devenait chef de groupe et par la même occasion tête de liste. Et selon toujours Satso « dès le début, le groupe s’était toujours placé comme étant du MDM. C’était la condition de départ. On a toujours été clair sur ce fait ! ». cette première étape franchie, le groupe a commencé ses travaux. Et au bout de quelques temps, il a fallu passer à la seconde étape à savoir réunir les forces. Et Omar SIMBA de nous confier « vu qu’on se disait du MDM et que d’autres voulant constituer des listes se le disaient aussi, nous nous sommes donnés comme grand projet avant d’arriver aux élections de nous réunir, de réunir toutes les forces du MDM. C’est en partant de cet état d’esprit qu’on est entré en discussions avec le groupe M’tru m’ché M’lézi d’Aïda BOURA MCOLO. Nous avons eu trois entrevues mais les discussions n’ont pas abouti pour la simple et bonne raison que le groupe M’tru m’ché M’lézi ne voulait absolument pas porter l’étiquette MDM. N’étant pas sur la même longueur d’onde à ce sujet, on a dû couper court aux pourparlers. Et je rappellerai que s’il est une personne qui tenait absolument comme sangsue sur vache à ce que ce groupe porte l’étiquette MDM et ce peu importe les éventuelles alliances, c’est bien Monsieur Inssa SOULAÏMANA ». Loin de se décourager après ce premier échec, le groupe de Satso a continué ses entrevues notamment avec le groupe de Toimadouni MOUSSA. Les conditions posées, les discussions allaient bon train et une réponse était attendue au bout d’un mois de réflexion. Seulement voilà, les jours et les mois sont passés et jamais celle-ci n’a été donnée car « dans mon groupe, une personne, Monsieur Zaki pour ne pas le nommer, est partie par derrière raconter n’importe quoi dans le but de semer la zizanie. Je pense que l’idée d’une fusion entre les groupes du MDM ne lui plaisait pas trop mais n’osait pas ouvertement se manifester ». Cette zizanie, SIMBA n’en a pris connaissance que depuis peu, que depuis l’éclatement de son groupe après la réunification et après avoir questionné des membres du groupe de Toimadouni. Et de 2 ! Deuxième échec dans perspectives de réunification des forces. On ne change rien aux objectifs et on poursuit les pourparlers avec, cette fois-ci, le groupe de Mohamadi BACAR M’COLO, l’ennemi juré de M’ché Lavie. Et pour mener les discussions de rapprochement, cette tâche est confiée au chef de groupe Satso. Il s’entretenait, en tête-à-tête, avec N’tché pour poser les bases et les conditions d’une fusion et chacun rendait compte à son groupe. Trois mois ont été nécessaires pour ficeler le mariage et trouver un terrain d’entente. Quand les choses se sont rapprochées, que les deux groupes semblaient avoir trouvé un compromis et être sur la même longueur d’onde, une ultime réunion a été organisée en terrain neutre, dans un restaurant à Pamandzi. Mais à la veille de celle-ci, Satso avait réuni les siens leur rappeler ce qui allait se passer le lendemain, ce qui s’était dit et conclu, désigner une délégation de cinq personnes (Satso, Fatima ABASSE, Eugène FELIX, Zaki, Echati et en observateurs Haïdar SOILIHI et Abatu). Et Satso de mettre l’accent sur le fait que « durant cette réunion, j’ai surtout demandé s’il y avait quelqu’un qui s’opposait à cette démarche qu’il se manifeste. Il n’est pas encore trop tard. Je peux toujours appeler N’tché et lui dire que mon groupe ne veut plus de cette réunification et qu’on classe sans suite nos discussions. À l’unanimité, on a dit qu’on mettait en avant les intérêts du parti et que les conditions étaient réunies ». et moi de lui demander si Monsieur Lavie faisait partie de cette réunion. « C’est ce jour-là qu’est parti Inssa SOULAÏMANA en voyage. Je ne savais pas qu’il partait d’ailleurs. Mais je l’ai appelé et eu au téléphone avant son départ. Il m’a alors dit qu’il partait en voyage mais qu’il suivrait la décision du groupe même s’il a son contentieux avec BACAR M’COLO. Il l’a toujours dit d’ailleurs durant les trois mois de pourparlers », certifie Omar.

Comment peut-on accuser Satso si le groupe, à son unanimité, avait décidé d’aller jusqu’au bout du processus de réunification engagé ? Faut-il encore rappeler que nous sommes dans un pays de droit et que la parole d’un groupe majoritaire prime à celle d’un individu ?

L’ultime rencontre de conclusion a bien eu lieu le lendemain. S’en suivront ensuite trois réunions de préparation pour annoncer, en grande pompe aux Labattoiriens, la réunification du MDM dans notre localité. Résultat, c’est le congrès du mercredi 25 décembre dernier au cours duquel on a pu voir en haut de l’affiche, sur l’estrade « les membres des deux camps, Zaki en costume trois-pièces, Eugène en cravate et Mme ABASSE prendre la parole. Tout ça pour dire que la personne qui dit être trahie et que cette réunification est nulle et non avenue est une personne que je considère se croire au-dessus de tout groupe et n’avoir que faire des décisions du groupe. Pour moi c’est un dictateur ! ».

Aujourd’hui, comment croire que seul Satso a été à l’initiative de cette réunification de son propre chef sans prendre en compte en compte les avis des uns et des autres quand, effectivement, on a vu les membres de son groupe sur l’estrade le jour du congrès du mariage ? Pourquoi ceux qui ne voulaient pas de cette fusion ne sont pas manifestés lors de leur réunion qui s’est tenue la veille de l’ultime rencontre en terrain neutre ? Et pourquoi, s’ils se disent du MDM ne veulent-ils pas de ce mariage ? Tout laisse croire que certains avaient leurs ambitions politiques et fusionner avec d’autres groupes était pour peux synonymes de baisse des chances d’arriver à leurs fins. En effet, car le nombre de places étant limité et le nombre de prétendants augmentant, la concurrence allait donc être rude, très rude même. La seule solution était donc de boycotter cette réunification, de » faire passer publiquement Omar pour un traitre, le salir ici et là et ensuite de recréer un groupe. Et comme les arrivistes étaient nombreux, cela n’a pas été très difficile.

De ce que nous savons ce jour, ceux qui suivaient et soutenaient Satso sont restés avec lui consommer le mariage, certains ont tout simplement rebroussé chemin et ne souhaitent plus s’engager politiquement pour ces échéances alors que le reste a constitué un autre groupe avec à sa tête Zaki.

« Je me suis engagé à 1000% avec le MDM avec qui nous travaillons pour gagner les élections avec des projets dans lesquels tout Labattoirien se retrouvera. Inssa SOULAÏMANA disait être là pour aider le groupe et son chef. Je ne vois pas comment il peut dire être trahi alors que c’est moi le chef de groupe. S’il y a une chose que j’ai trahie, ce sont peut-être les plans cachés des uns et des autres qui voulaient faire un coup d’état à la dernière et devenir tête de liste ! », rajoute SIMBA. Et de conclure par « je conseillerais à Inssa SOULAÏMANA de rentrer dans une ère de sagesse afin qu’il devienne un notable de la commune à qui on irait demander des conseils pour ne pas qu’il finisse comme un vieux haineux trainant son échec de 2008 ».

Au retour de M’ché Lavie de vacances, une réunion de crise s’est tenue chez Zaki, à l’étage de la PMI de Labattoir à M’bouyoujou. Si plusieurs sujets y ont été prévus, c’est bien Satso qui a été à l’honneur avec une avalanche de noms d’oiseaux qui dévalait les pentes ici et là. Un vrai procès auquel des personnes qui n’ont jamais pris part à leurs travaux ont été conviés pour voir la tête du traitre tombée. Selon nos informations, Omar a été d’une sérénité d’un moine tibétain devant toutes ces accusations. Sa réponse ne prit pas plus de cinq minutes avant de se lever et de quitter à jamais ce groupe qui n’était, désormais plus le sien ; ce groupe qu’il a mené pendant deux ans avec sincérité et loyauté.

Si Satso fait l’unanimité auprès des Labattoiriens pour ses capacités intellectuelles et de très bon technicien, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas toujours ses choix politiques. Est-ce par avidité du pouvoir ou parce qu’il croit que tout doit lui être aussi facile qu’à l’école ? Certains avancent même que tant qu’il pensera toujours avoir raison sur les autres, il fera ces erreurs politiques et ce n’est que très difficilement qu’il arrivera aux pouvoirs. Ne serait-ce pas plus judicieux pour lui de prendre le temps de se construire un plan de carrière politique ?

Pour avoir cotoyé pendant des années Omar Satso, je doute fort qu’il ne se soit pas penché plus en profondeur sur cette alliance avec l’ennemi d’hier. Nul n’ignore qu’il a même pris sa carte du MDM. Se serait-il enfin penché sur un vrai un plan de carrière politique ? Seul le temps nous le dira !

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