L’association Zanatani de Labattoir était au collège de Labattoir le samedi 10 février 2018 pour une séance de chigoma dans le cadre de la préparation de l’oral du brevet national des collèges.
Un chigoma le samedi matin ! Fait rarissime ! Mais c’était dans le but de présenter cette danse traditionnelle aux jeunes élèves de 3ème de Bouéni M’titi dans le cadre de l’oral à l’épreuve du brevet national. En effet, la réforme du collège de 2016 a amené son lot de changements avec, notamment, l’apparition des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) pour les 5èmes , 4èmes et 3èmes . L’épreuve orale porte sur un projet mené en histoire des arts ou dans le cadre d’un EPI ou de l’un des parcours éducatifs : elle permet notamment d’évaluer la qualité de l’expression orale. Cette épreuve est donc un examen oral, une soutenance de 15 minutes.
Pour rassurer les quelques élèves présents ce 10 février dans la cour du collège de Labattoir, le professeur porteur de ce projet Monsieur RAHARIJAONA a invité l’association Zanatani de Labattoir pour une représentation de quelques heures dans le cadre de leur partenariat signé depuis l’année dernière. « Vous avez entendu parler du chigoma probablement. Ça fait parti de la culture de Mayotte. Pour les élèves de 3ème, les élèves qui sont là, je vous propose donc de bien suivre la représentation et si cela vous intéresse de cocher sur votre fiche de choix de l’oral la case chigoma. Vous irez aussi au musée de Mayotte un samedi pour suivre un atelier sur le chigoma. Je vous annonce juste que les élèves qui avaient choisi le chigoma l’année dernière ont tous eu une excellente note. C’est un projet qu’il faudra bien ficeler et qui vous suffira de bien travailler.» a rappelé le professeur, une façon de motiver ceux qui se posent beaucoup de questions.
Le regard de quelques uns pousse le responsable de l’association à raconter l’histoire de cette fameuse danse « Le chigoma est une danse ancienne pratiquée par nos ancêtres depuis jusqu’alors et nous essayons de pérenniser cette culture. A l’époque cette danse était avant tout pour se réconforter au moment de l’esclavagisme. Arrivé un moment cette danse a été modernisée et se jouait lors des festivités de mariage, des moments de joie et de bonheur. Donc aujourd’hui le chigoma est spécialement fait pour les hommes. Il n’empêche que certaines femmes le pratique. Dans notre association la danse est réservée aux hommes, les femmes ont d’autres tâches » a fini par faire l’histoire de la danse. Les notes prises, place à la chorégraphie avec le titre « la kilé bouwa magaza » (la clé ouvre le magasin). « Ce titre a une signification très forte car le chigoma est considéré comme une danse phare pour le mariage. On ouvre son cœur pour aimer quelqu’un donc ça vient de l’amour et de la joie, deux amours qui ouvrent leurs cœurs d’où la clé ouvre le magasin » s’explique le jeune responsable. Une aubaine peut être pour ces futurs lycéens qui, avec cette fameuse clé, ouvriront les esprits du jury et les épateront pour une meilleure note.