Dans le cadre des élections présidentielles qui se tiendront les 23 avril et 7 mai 2017 de 8h à 19h, le candidat de « En Marche » a été reçu ce dimanche 26 mars par son Comité départemental.
Initialement prévu pour fouler le sol mahorais vers 17h, c’est finalement avec plus d’une heure et demi que l’avion de la compagnie réunionnaise atterrira. Et c’est sous les chants locaux et d’ailleurs qu’il sera accueilli.
C’est en véritable star qu’il est accueilli par une population venue des quatre coins de l’île sous des « Macron… Président ». Sur la tribune, c’est le Maire de la commune hôte et néanmoins premier soutien local du candidat, Saïd OMAR OILI, qui ouvre le bal par un discours dans lequel on apprendra que « nous avons choisi de vous soutenir car vous êtes le seul candidat aux élections présidentielles d’une alternance crédible […]. Avec vous les choses vont changer ; c’est certain ! » ; avant de passer le relais à la référente du mouvement En Marche ici à Mayotte en la personne de Sarah Mouhoussoune.
Un peu plus de 20 minutes de discours
Dans son discours, le candidat à la responsabilité suprême du pays, commence par remercier tous ceux et celles qui ont, de près ou de loin, participer à l’organisation de son accueil avant de marteler « je suis venu auprès de vous pour quelques instants vous embrasser et vous dire que le quinquennat que je veux porter sera aussi un quinquennat pour vous et un quinquennat pour Mayotte ». Et à cet instant comme vous pouvez l’imaginer, des applaudissements retentissent. Française depuis 1841 avec la cession de Mayotte à la France par le sultan Andriantsouly, le candidat Macron l’a crié haut et fort « le statu quo pour Mayotte ne peut pas exister ! Mayotte, dans son histoire, à trois reprises a choisi la France et la République. Ils sont trop nombreux ceux qui veulent aujourd’hui l’oublier. Dès 1841, en 1974, en 1976, vous avez choisi la France, la République, là où d’autres ont préféré partir. Vous avez voulu poursuivre une histoire française et cela nous vous le devons ! ». Clarifie-t-il des propos ambigus tenus quelques semaines plutôt sur la situation de Mayotte et les Comores ? Et de poursuivre « quand je dis que le statu quo n’est plus possible, je veux dire par là que c’est maintenant au tour de la République d’être à la hauteur de votre ferveur ! C’est à la République d’être digne de votre accueil aujourd’hui et de la confiance que vous lui portez ! ».
Quant aux défis qu’il estime « immenses », Emmanuel Macron a conscience des énormes chantiers qu’il faut mener sur le territoire avec plus de la moitié de la population qui a moins de 18 ans. « Aucun département français n’a un tel défi », souligne-t-il. Et de faire le lien avec l’immigration « c’est l’immigration ! 40% de la population est immigrée sans la nationalité française parce que Mayotte est un creuset de mélange, de bouleversements ».
Pas de grandes promesses mais quelques engagements
Face à tous ces défis, le candidat Macron dit ne pas être venu faire de grandes promesses mais prendre quelques engagements ; ceux-là même que « la République doit à chacune et chacun qui a décidé de l’aimer et de s’engager pour elle ! ».
« Marine Le Pen vous a menti ! »
Si Emmanuel Macron estime que personne ne peut, raisonnablement, promettre « qu’il n’y aura plus demain de kwassa, d’immigration clandestine ou d’insécurité en un clin d’œil », il s’engage néanmoins à assurer la sécurité des Mahorais qui passe « par le développement des Comores, par une politique volontariste pour toute la région, par une politique responsable pour aider au développement de l’Océan indien et des Comores », estimant que les quelques 20 millions d’euros d’aide publique que la France octroie aux Comores ne sont pas suffisants. Un doublement de cette aide sera engagé dans un pacte avec les Comores tendant à leur développement mais aussi à une lutte conjointe contre l’immigration clandestine. « Parce que votre insécurité d’aujourd’hui, est une honte à la République toute entière ».
Emmanuel Macron prendra des engagements sur la sécurité, le droit des femme, l’éducation avec « des classes réduites », le développement économique avec des zones franches, des infrastructures publiques et des aides à hauteur de 15 000€ par embauche ou encore la suppression du RSI pour aider au développement des entreprises.
Et de finir son propos par « fini les belles promesses ! Fini le statu quo ! Fini l’impossible ! L’engagement que je prends, c’est un engagement responsable, celui de faire réussir Mayotte dans la République, dans l’Océan indien ; celui d’aider à développer les Comores ; celui d’avoir une politique exigeante en matière d’immigration, de sécurité et d’éducation ».
Celui qui est soutenu par deux comités locaux qui ne s’entendent pas aura-t-il été convaincant ? Réponse le 23 avril après les résultats du 1er tour.