Les 7 et 8 décembre, Mayotte est passée par toutes les émotions, météorologiquement parlant. De la pré-alerte à l’alerte rouge en moins de quarante-huit heures, l’île n’est pas passée loin d’une grosse catastrophe naturelle.
De l’aveu des experts de Météo France, jamais Mayotte n’a connu ou plutôt n’a été visée par un cyclone d’une telle intensité. Belna, car tel est son nom, était cinq fois plus puissant que les dévastateurs Félixa et Kamissy ; deux cyclones qui ont respectivement frappé l’île en février 1985 et en avril 1984. Parce que l’heure était grave, même très grave, l’État avait dépêché sur l’île des sapeurs-pompiers spécialistes en post catastrophe naturelle. Les Mahorais (du moins une bonne partie) n’y croyaient pas trop car pendant que les alertes s’enchainaient, le ciel était bien dégagé, un gros beau soleil et pas un souffle de vent. Mais était-ce le calme avant la tempête ? Malgré tout cela, tout ce beau temps en trompe l’œil, Belna s’approchait dangereusement des côtes mahoraises par l’Est de la Petite-Terre. Des vents en rafale pouvant atteindre 220 Km/h étaient alors prévus. Le dimanche 8 décembre, à 16 heures, l’île est placée en alerte rouge ! Et magré tout, des inconscients vaguaient encore à leurs occupations ; certains faisant même du béton pour une maison en construction ou encore des voulés.
Les communes activent alors leur plan de sauvegarde et des hébergements d’urgence sont ouverts pour accueillir les familles en habitat précaire ou tout simplement ceux qui souhaitent vivre l’évènement en groupe ; en sécurité quelque peu.
Mais finalement après avoir été à moins de cent kilomètres des côtes de Mayotte, Belna changera d’un coup de trajectoire pour se diriger vers la grande île Madagascar. Il s’abattra finalement à Majunga où il fera, malheureusement, cinq morts et bien sûr beaucoup de dégâts.
Une fois encore, Dieu a entendu les prières de Mahorais et leur a épargné. Météo France prévoit sept à huit phénomènes cycloniques dans le canal de Mozambique cette saison. Cela ira sans doute grandissant, le réchauffement climatique étant propice à ce genre de phénomènes.